C’est historique: pour la première fois depuis la création du championnat du monde de Formule 1 en 1950, la totalité des pilotes au départ de la saison sont exactement les mêmes, dans leurs écuries respectives, que lors de la clôture de l’exercice précédent. Une stabilité inédite, dont on sait qu’elle volera en éclats dans moins d’un an depuis l’annonce de l’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025. Qui le remplacera chez Mercedes ? Où ira Carlos Sainz ? Après une année 2023 décevante, Sergio Pérez pourra-t-il conserver son volant chez Red Bull ? Ocon et Gasly voudront-ils s’engager à plus long terme chez Alpine ? Tant de questions vont agiter le paddock cette année. Sur les vingt pilotes de la grille, treize n’ont pas encore de contrat pour 2025, ce qui présage d’une année perturbée par toutes sortes de rumeurs et d’annonces. De quoi animer les discussions, mais aussi les courses en piste, car il s’agit de se faire remarquer et de s’assurer un avenir dans la discipline. Les enjeux seront nombreux en 2024, et tendent à nous faire oublier que le plus important reste la lutte pour le titre mondial. Un combat que tout passionné de F1 souhaite plus serré, plus indécis que l’année dernière. Max Verstappen, triple champion du monde en titre, a écrasé la saison précédente avec 19 victoires en 22 Grands Prix, un record. La supériorité technique de sa Red Bull, mais aussi son talent éblouissant, une confiance incassable et une maîtrise infaillible ont abouti à la plus grande domination de l’histoire de la F1. Verstappen n’éprouve jamais de lassitude, rien d’autre que la victoire ne l’intéresse, et il y ajoute souvent une volonté de panache.
Des choix audacieux chez Red Bull
Il n’y a aucun doute sur sa motivation à l’orée de cette nouvelle saison. A 26 ans, le Néerlandais vise un quatrième titre mondial, pour devenir l’égal au palmarès d’Alain Prost et de Sebastian Vettel, lui qui les a déjà dépassés en nombre de victoires (54). L’hiver de Red Bull a été agité en coulisses du côté de la direction : les conséquences sur le rendement de l’écurie et du pilote restent à définir. Tout simplement impressionnant l’an passé, Verstappen n’avait pas commis la moindre erreur. En sera-t-il de même si ses concurrents sont plus proches cette année ? De cette question dépend l’intérêt de la saison qui débute. Face à lui, au volant de la même voiture, Sergio Pérez est le mieux armé. L’an passé, après deux victoires lors des quatre premiers Grands Prix, le Mexicain avait complètement sombré, ne terminant que neuf fois sur le podium (21 podiums pour Verstappen), avec moitié moins de points. Il ne doit son titre honorifique de vice-champion qu’à la supériorité de sa monoplace et aux erreurs de la concurrence. On peut avancer que Pérez joue son avenir pour 2025 dès les premiers mois de cette saison. Red Bull a besoin d’un lieutenant solide, surtout si les autres écuries viennent titiller Verstappen. Ironiquement, alors que toutes les autres équipes se sont inspirées de la Red Bull de l’an passé, la nouvelle RB20 a surpris les observateurs avec des choix techniques audacieux. Une prise de risque assumée mais étonnante, tant Red Bull aurait pu se contenter d’une simple évolution de sa monoplace précédente.
Dernière saison de Hamilton chez Mercedes
Pour contrer Red Bull, on attend des progrès de Mercedes et de Ferrari, les deux autres géants de la Formule 1. Il leur faudra gérer l’aspect technique, mais aussi l’extrasportif, à la suite de l’annonce de Lewis Hamilton. Le septuple champion du monde, privé de victoire lors des deux dernières saisons à cause d’une monoplace perfectible, jure qu’il donnera le maximum. Cette douzième saison avec Mercedes – un record de longévité entre un pilote et un constructeur – sera