Un programme alléchant!
La saison 2021 s’est achevée dans la controverse. Les décisions du directeur de course Michael Masi, qui lui ont coûté sa place il y a quelques semaines, ont fait basculer le titre à Abu Dhabi du côté de Max Verstappen, au terme d’un formidable duel avec Lewis Hamilton. Si le Britannique, son écurie Mercedes, et ses millions de supporters ne digéreront jamais cette couronne perdue dans le dernier tour du… dernier Grand Prix, force est de constater, au vu de l’ensemble de l’année, que le Batave n’a pas volé ce titre (avec, par exemple, 10 victoires, contre 8 pour le Britannique). Ce week-end, la saison 2022 démarre avec le fol espoir de revivre une confrontation aussi acharnée, une revanche entre deux pilotes exceptionnels, et peut-être même pimentée par d’autres protagonistes. Si la saison 2021 restera dans les mémoires, elle n’a pas effacé certains problèmes récurrents en F1 depuis de nombreuses années: manque de dépassements, hiérarchie figée, etc. Face à ce constat, le promoteur du championnat du monde de Formule 1 et la Fédération internationale de l’automobile (FIA) avaient prévu une révolution technique pour la saison dernière, qui a finalement été repoussée à cette année à cause de la pandémie de Covid-19.
Une diversité de solutions techniques
La nouvelle génération de monoplaces n’a pas grand-chose en commun avec la précédente. Visuellement, déjà, la différence est flagrante. Tout le concept aérodynamique a été repensé. Désormais, l’appui est généré principalement par le fond plat, ce que l’on appelle l’effet de sol, et non plus par les ailerons, qui créaient beaucoup de perturbations aérodynamiques. En théorie, les voitures pourront se suivre de plus près dans les virages, ce qui devrait faciliter les dépassements. Ce nouveau règlement, jugé restrictif par de nombreux ingénieurs, pouvait laisser craindre une formule monotype, avec des voitures toutes identiques. Des doutes levés dès les premiers essais hivernaux, les écuries ayant fait preuve de créativité pour interpréter les nouvelles règles et ayant produit des idées d’une grande diversité. Il suffit de comparer les pontons de la Mercedes avec ceux de la Red Bull puis de la Ferrari pour être époustouflé par le génie des ingénieurs. Certains concepts seront meilleurs que d’autres, et il ne serait pas surprenant de voir des écuries copier leurs rivales après quelques Grands Prix. La course au développement sera décisive tout au long de l’année, et rien ne garantit que la hiérarchie du début de saison restera figée. Les écuries ont beaucoup de choses à apprendre, à comprendre et à régler, comme ce phénomène de rebond découvert par la quasi-totalité d’entre elles lors des premiers essais hivernaux à Barcelone, fin février. En pleine ligne droite, à haute vitesse, les voitures rebondissaient du fait d’un problème aérodynamique lié à l’effet de sol. Epargnée par cette difficulté, l’équipe McLaren pourrait briller en début d’année. Les pilotes et les ingénieurs devront aussi cerner le comportement des nouveaux pneus Pirelli de 18’’, qui remplacent les gommes de 13’’ utilisées depuis quarante ans. Encore un choix censé améliorer le spectacle, car les pneus de 18’’ devraient moins surchauffer que leurs prédécesseurs.
Dans le passé, les écuries les plus riches profitaient souvent des changements de règlement pour creuser leur avance. Cela ne sera plus forcément le cas, en raison d’un plafonnement du budget à 140 millions de dollars par an. Il est néanmoins probable que l’on retrouvera les plus grosses équipes aux
