« Quand j’ai commencé, j’entendais : “Si elle fait de la musique c’est parce qu’elle était mannequin.” Je devais m’excuser de mon physique. Après, on m’a reproché d’avoir une grande gueule… On je raconte ces moments d’intimité à la rencontre de mes ombres et de mes lumières : le temps que ça me prend d’être en harmonie avec moi passe par plein de contrastes… D’abord adapter l’intérieur, se préparer en soi au changement, se regarder avec honnêteté. Apprendre à s’aimer assez pour pouvoir s’exposer de nouveau. Tout part de l’intérieur. Plus le temps passe, plus je me défais des artifices, et mieux je m’accepte. Notre rapport au temps est un choix aussi. Par exemple, je partage très peu de choses sur les réseaux. Quand je suis touchée par un sujet, j’ai besoin de le digérer, et tant pis si c’est trois ans plus tard, dans un album, que j’en parle. Comme avec la chanson pour apporter mon soutien au mouvement Black Lives Matter. Respecter sa temporalité propre, à l’heure où tout nous pousse à accélérer, c’est précieux. »
