Une année 2023 psychédélique… à l’hôpital. Dès cet automne au centre hospitalier Sainte-Anne à Paris, puis à l’Institut du cerveau de la Pitié-Salpêtrière et aux CHU d’Amiens et de Clermont-Ferrand, des malades testeront des substances hallucinogènes visant à soigner de graves troubles psychiques. Rien d’une expérience illégale et hasardeuse alors même que LSD, champignons magiques et ecstasy sont des drogues interdites en France. Il s’agira au contraire d’essais cliniques soigneusement calibrés aux meilleurs standards de la recherche mondiale. « Notre objectif est double, explique le professeur Raphaël Gaillard, responsable du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’hôpital Sainte-Anne. En tant que neuroscientifiques, mieux comprendre ce qui se passe dans un cerveau sous hallucinogènes ; en tant que cliniciens, aider nos patients dépressifs qui ne répondent pas aux antidépresseurs habituels. Les études permettront d’en savoir plus sur une pharmacologie innovante. »
Soigner les dépressions les plus graves, le stress post-traumatique, les addictions et même l’angoisse des mourants, voilà la promesse considérable de ces psychédéliques, produits stupéfiants en passe de devenir des médicaments de référence. Le LSD, substance synthétisée à partir de l’ergot de seigle, est le produit le plus connu du public, mais les « champignons magiques » ont aussi leur petite réputation : au chapeau pointu, qui pousse allègrement sur nos prairies d’altitude, est riche d’un composé fortement hallucinogène, la psilocybine. La mescaline ou l’ayahuasca sont des substances tirées de plantes tandis que la MDMA (ecstasy) et la