Israël est, avec le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande, l’un des très rares pays à n’avoir aucun texte constitutionnel. Une anomalie qui, pour le sociologue Danny Trom, est le symbole de l’incapacité d’un Etat à se définir lui-même. Dans L’Etat de l’exil. Israël, les juifs, l’Europe (PUF), qui vient de paraître, ce directeur de recherche au CNRS défend la thèse qu’Israël n’est pas un « Etat-nation du peuple juif », mais s’est construit comme Etat-refuge pour les juifs dans le monde.
Soixante-quinze ans après sa création, l’Etat d’Israël n’a toujours pas de Constitution. Comment l’expliquez-vous?
Il y a en Israël une impossibilité de se donner une Constitution. Dans le monde moderne, la Constitution est comme la carte d’identité d’un Etat. Le cas du Royaume-Uni est particulier, c’est un modèle qui a solidifié une tradition très ancienne. Ce n’est bien sûr pas le cas d’Israël. Les leaders