Les fondateurs du Front de libération nationale corse (FLNC), aux cheveux depuis longtemps blanchis, ont de quoi se frotter les mains. Leur rêve, non pas d’une île indépendante mais autonome, avec le pouvoir d’adapter les lois, est à portée de main. Après un demi-siècle pendant lequel le plastic a résonné plus fort que la parole politique, tout semble réuni pour qu’Emmanuel Macron lance les bases d’un nouveau statut de la Corse semblable à celui de Madère, de la Sardaigne ou de la Sicile. À Gérald Darmanin, son ministre de l’Intérieur, le rôle du démineur en chef… Un rôle à risque sur ce territoire où les intérêts claniques et les ambitions mafieuses ont souvent balayé l’intérêt général.
Après un demi-siècle, 11 000 attentats répertoriés, des guerres intestines et un bilan de quelque 250 morts est enfin venue la possibilité d’un nouveau tempo, entrevue déjà à partir de 1989 quand le socialiste Pierre Joxe,