'est une exception, explique l'autodidacte: de Dieppe à Thiberville, une poche argileuse de dix-sept mètres de profondeur, posée sur la falaise normande, et cultivable donc. Ajoutez à cela un climat tempéré, humide et vous avez la terre idéale pour créer sur couche d'argile, comme Jean-Louis Dantec, le plus merveilleux des jardins. Pourtant, Bien sûr, dans cette région, il faut compter avec le vent, les tempêtes. Entourer la partie haute de brise-vents, drainer, créer une architecture d'ifs, fut la première étape. Puis, dans le bas du parc, JeanLouis Dantec creusa trois étangs, le dernier en 2005. La maison d'habitation fut construite en 1997, après le jardin. raconte-t-il. Rapidement, le jardinier créateur planta bouleaux, , prunus, pour la splendeur de leurs écorces en hiver. Grâce à son réseau de pépiniéristes à travers le monde, il réussit même à faire venir en Normandie des dizaines de , rareté originaire du Japon et de Corée, à la floraison blanche en juillet et à l’écorce magnifique. Hortensias, cornouillers, graminées, érables, rhododendrons, hamamélis, magnolias… vinrent peu à peu habiller L’Étang de Launay. , confie celui qui, assurant à lui seul le travail de plusieurs pros du jardin, ponctua l'espace d’étangs et de pelouses – ah, les pelouses, elles le rendent hystérique! – afin de reposer l'oeil, imagina des contrastes, comme entre la souplesse d'un miscanthus et la rigidité d'un if. Si L’Étang de Launay a l’énorme avantage de bénéficier du soleil du sud, il doit faire face comme les autres à certaines difficultés récurrentes: l'armillaire, ce champignon redoutable qui s'attaque aux racines des arbres et des arbustes, ou encore les chevreuils et sangliers qui saccagent tout et obligent à louer les bois aux chasseurs. La récompense quotidienne vient des couchers de soleil sublimant les milliers de variétés, du parfum des centaines de plantes odorantes, des floraisons splendides qui se succèdent tout au long de l'année et des rencontres entre passionnés (le jardin est ouvert, sur rendez-vous, aux groupes d'au moins quinze personnes). , ajoute Jean-Louis Dantec, qui peut se rassurer. On y plonge, on s'y perd, on se surprend à s'y perdre à nouveau. Le bonheur y est sans fin.
