‘‘Le développement du premier moteur turbo de F1 n’a pas été un long fleuve tranquille. Il faut dire que nous avions commencé par un turbo de camion!’’
Quel est votre premier souvenir automobile?
Mon premier souvenir automobile remonte à l’époque où mon père a fait l’acquisition de sa première automobile, qui était une Rosengart. Ce devait être au début des années 50. Mon père avait un atelier de mécanique générale. J’ai bien bricolé quelques mobylettes, mais j’ai surtout rencontré des copains branchés voiture. Ils m’en parlaient à longueur de journée! Ça a fini par déteindre… Après une année de maths sup à Bordeaux, j’ai été accepté à l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers.
Vous destiniez-vous alors à l’univers automobile?
Oui! Ça me titillait de faire des moteurs. Alors que j’étais en deuxième année aux Arts et Métiers, j’ai eu un grave accident de voiture. Colonne vertébrale fracturée, j’ai été paraplégique pendant un certain temps avant de récupérer 100 % à gauche et 80 % à droite. Du coup, j’ai perdu une année et n’ai eu mon diplôme d’ingénieur qu’en 1969. Mais je ne regrette pas: cette année-là, un de nos profs m’a mis en relation avec son ami Amédée Gordini, qui cherchait un jeune ingénieur. J’ai ainsi pu mettre un pied dans la porte. J’ai commencé à travailler chez SA Gordini Automobiles en octobre 1969 à Viry-Châtillon. C’est devenu Renault-Gordini un an après, puis Renault Sport en 1976.