VERDI: Falstaff
Christopher Purves (Falstaff), Stéphane Degout (Ford), Carmen Giannattasio (Alice), Daniela Barcellona (Quickly), Giulia Semenzato (Nannetta), Juan Francisco Gatell (Fenton), Choeur et Orchestre de l’Opéra de Lyon, Daniele Rustioni. Mise en scène: Barrie Kosky.
Pour le bouillant Barrie Kosky, est un opéra « de la boisson, de la nourriture et du sexe », dont il fait un peu une version – la représentation est entrelardée de gargantuesques recettes lues avec… gourmandise. A la fois drôle et désenchanté, ni ridicule ni grossier, Falstaff tient un peu de Don Quichotte, qui, quand il veut séduire, se transforme en rocker chevelu. Collant presque à chaque note, la production n’a qu’un seul décor, une cantine piteuse, vidée à la fin pour une inquiétante mascarade, ballet de spectres noirs. Kosky, qu’on a certes connu plus inventif, n’en préserve pas moins toute la du testament verdien, avec quelques clins d’oeil – on se croit parfois à Broadway, Ford déguisé, costume blanc et cheveux gominés, ressemble à Rudolf Valentino… Daniele Rustioni officie, plein de vie, à la tête d’un