Qui veut la peau du concert du Nouvel an ? En 2022, c’est le trompettiste Ibrahim Maalouf qui déplorait le « manque de diversité ethnique » dans les rangs du Philharmonique de Vienne. En 2023, ce sont plusieurs responsables politiques et médias autrichiens qui dénoncent une forme de misogynie.
L’étincelle est partie d’une conférence de presse organisée par l’orchestre fin décembre et, plus précisément, d’une question posée par un journaliste espagnol : quand une femme dirigera-t-elle le concert du Nouvel an ? Et la réponse du premier violon Daniel Froschauer n’a rien arrangé : « Nous aurons une cheffe lorsque le temps sera venu », manière guère élégante d’envoyer valser toutes celles qui, à l’orée de ce siècle, ont conquis leur légitimité sur les podiums des phalanges les plus prestigieuses. Le même a aussi fait valoir que les Philharmoniker ne sauraient laisser les rênes de leur concert du 1 janvier à un ou une inconnu(e), l’heureux élu devant fréquenter la formation depuis au moins dix ans. Ce à quoi quelques fins observateurs n’ont pas manqué de rétorquer que Miss Simone Young est montée au pupitre viennois pour la première fois il y a… dix-sept ans.