vec sa dont il emprunte le poème à Charles Cros, Ernest Chausson signe en 1898 l’une de ses pages les plus désolées, mais aussi l’une de ses plus fascinantes. Les trois premiers vers plantent le décor et disent le désespoir de l’abandonnée : « Bois frissonnants, ciel étoilé, / Mon dièse mineur tout de circonstance, le compositeur construit son ample mélodie sur un motif représentant le souvenir de l’amour heureux. Un motif qui revient encore et toujours, obsessionnel, mêlant douleur et volupté. Les tourments de la mélancolie font leur oeuvre, et déjà plane l’ombre d’une mort ophélienne très fin-de-siècle : « Puisque je n’ai plus mon ami, / Je mourrai dans l’étang, parmi / Les fleurs, sous le flot endormi. » La palette modale semble abolir le temps, les chromatismes et accords de neuvième s’enfoncer dans la nuit…
no 125 Chausson
Jan 26, 2023
2 minutes
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