Après avoir découvert tant de projets en construction de par le monde, tant d’expériences si pointues et ambitieuses, tant de candidats potentiels au titre de particule insaisissable… La phrase suivante peut choquer. “Pour moi, cela ne fait plus aucun doute : il n’y a jamais eu de ‘masse manquante’”, assène Stacy McGaugh, astronome à l’université Case Western Reserve de Cleveland, aux États-Unis. Non, ce n’est pas une mauvaise blague. Une poignée de chercheurs dans le monde en sont en effet convaincus : l’échec des détecteurs de matière noire est couru d’avance. La particule tant recherchée n’existe tout simplement pas. En réalité, la solution est tout autre : ce sont les lois de la physique qu’il faut changer. Erronées, elles donnent l’impression d’anomalies dans les courbes de rotation des galaxies. Mais ce n’est qu’une illusion.
Le paradigme Mond n’a jamais réussi à s’imposer au sein de la communauté des chercheurs de matière noire. Et pour cause : il ne fonctionne plus du tout à l’échelle supérieure
TROIS PAPIERS FONDATEURS
Ce constat est radical, mais il s’est déjà révélé juste par le passé : à la fin du XIXe siècle, des anomalies dans l’orbite de Mercure laissaient penser aux astronomes qu’elle était sous l’influence gravitationnelle d’une mystérieuse planète, Vulcain. Et c’est Einstein qui a compris que les lois de Newton étaient inexactes en champ gravitationnel fort, notamment là, explique Benoit Famaey, astrophysicien à l’Observatoire astronomique de Strasbourg. En effet, l’accélération que subissent les étoiles à la périphérie des galaxies est 100 milliards de fois inférieure à la gravité qui règne à la surface de la Terre.