Pari gagné pour les syndicats, qui ont réussi leur première journée de mobilisation. Mais le bras de fer commence à peine
Un front uni contre la réforme et le président. Mais déjà la hantise de la désunion
Les syndicats au pouvoir. Pour les organisations du travail pas épargnées par la crise de défiance des Français envers les institutions, mobilisation pourrait rimer avec réhabilitation. Au-delà de la deuxième journée d’action, le 31 janvier, elles n’excluent pas des initiatives plus « radicales » : grèves renouvelables pendant les vacances de février, blocages de raffineries, coupures de courant ciblées… Alors que les grandes centrales affichent leur unité, les partis politiques peinent à masquer leurs dissensions. Le PS s’enfonce dans la crise, la droite compte ses réfractaires à la réforme et même la macronie déplore quelques fissures.
« On va te faire la peau, on sait où tu habites… » Pas de quoi décourager Germinal, le délégué CGT d’ExxonMobil
Par Caroline Fontaine, Jean-Mathieu Pernin et Florence Saugues
Dimanche 22 janvier, fin de journée, ministère du Travail. Olivier Dussopt vient de rentrer d’un long Conseil des ministres franco-allemand à la Sorbonne où il était depuis 10 h 30. La nuit est tombée, les lieux sont presque vides, mais sa journée n’est pas finie. Il s’attaque à revoir « sa » réforme des retraites. « Même si j’ai le texte bien en tête, dit-il, c’est toujours bien de le réviser. » Il lui faut être prêt pour sa présentation, le lendemain matin, en Conseil des ministres puis devant la presse et, enfin, à 16 h 30, en commission des affaires sociales à l’Assemblée. Mercredi, ce sera au tour