C’est un classique des déclarations politiques. Il faut mettre plus de moyens sur la justice du quotidien, répètent ceux qui aspirent au suffrage universel. Celle qui intéresse directement les Français parce qu’elle décide des pensions alimentaires et des gardes d’enfants, tranche les différends entre salariés et employeurs ou assiste des propriétaires victimes d’un entrepreneur peu sérieux ou d’un locataire mauvais payeur. Mais voilà, les belles intentions ne dépassent guère le stade de l’incantation. Moins flamboyante que son versant pénal, cette justice civile apparaît de plus en plus comme la délaissée de notre système, alors même qu’avec 2 millions de décisions rendues en 2021, elle représente les deux tiers de l’activité.
A la veille de la présentation du « plan d’actions pour la justice » par Eric Dupond- Moretti prévue ce 5 janvier, les cris d’alarme se sont multipliés dans les juridictions. A Pau, Toulouse, Nantes et ailleurs, les « civilistes » craquent et le disent. Simple opportunisme, balaieront certains. Ras-le-bol profond, en réalité. En novembre