PAPA FRANCK

ne réédition de rééditions : l’assemblage de disques qui avaient déjà reparu en deux intégrales séparées permet d’apprécier le double travail de et les fraîchement retrouvées par Joël-Marie Fauquet. Par leur alacrité, elles bousculaient un siècle d’exécutions toujours plus lentes de la musique romantique. Mais c’est le dieu de l’harmonium qui frappait plus encore les esprits : son choix d’instruments, sa registration, son aisance dans le maniement de l’« expression » restent à ce jour inégalés. Il est le seul à justifier pleinement le nom d’orgue-expressif qui était celui de l’harmonium à ses débuts. S’il n’y parvient pas au même degré à l’orgue, la faute en revient à une certaine précipitation, un peu oppressante. Ne nous méprenons pas : elle n’est en rien liée aux tempos eux-mêmes, mais plutôt au fait que l’organiste belge, à l’époque de l’enregistrement, n’a peut-être pas eu le temps de les digérer assez pour dominer la virtuosité à laquelle ils obligent, ni trouver les justes affects qui en découlent. Ce rajeunissement radical de papa Franck est le bienvenu pour son bicentenaire.