Diapason

RÉCITALS

BOMSORI

VIOLON

« Violin on Stage ». OEuvres de Wieniawski, Tchaïkovski, Bizet/Waxman, Gluck, Massenet et Saint-Saëns.

Orchestre philharmonique de Wroclaw NFM, Giancarlo Guerrero.

DG. Ø 2020.

TT : 1 h 12’.

TECHNIQUE : ⅘

Bomsori n’est pas une inconnue. Bien qu’elle se présente ici sous son seul prénom (comme le fait Midori depuis toujours), c’est sous le nom de Bomsori Kim que nous l’avons déjà entendue en concerto (cf. no 667), et particulièrement appréciée en sonate, aux côtés de Rafal Blechacz (cf. no 677). La voici, désormais « artiste officielle Deutsche Grammophon », avec un récital de pièces de genre pour la plupart tirées ou inspirées d’opéras et de ballets, dans lesquelles sont exploitées toutes les ressources du violon. Dans cet habile équilibre entre exaltation et tendresse, Henryk Wieniawski, lui-même brillant virtuose, se taille naturellement la part du lion avec trois oeuvres, la première de ses deux Polonaises de concert, sa poignante Légende et sa périlleuse Fantaisie sur des thèmes du Faust de Gounod.

La jeune soliste coréenne y démontre partout un bel aplomb, une sonorité lumineuse à défaut d’être très puissante, une technique sûre, en bonne intelligence avec un orchestre majestueux dont le chef dose habilement l’éloquence. Et bien qu’une juste prise de risque, à défaut d’un zeste d’humour, anime ses interprétations, un maniérisme affecte le discours, l’éloignant de la pureté de Milstein dans la Légende (Capitol, 1960), de la sobriété de Kogan dans la Fantaisie (cf. no 408) ou de la majesté de Repin dans la Polonaise (cf. no 455). Variations de tempos, alanguissements inutiles et surexpression fréquente teintent ses lignes d’une touche narcissique dont ces pages n’ont nul besoin pour mettre en valeur le soliste.

Son jeu sied plus naturellement à la Fantaisie Carmen de Franz Waxman – traduisant fidèlement les charmes ensorceleurs de l’héroïne de l’opéra de Bizet – comme à l’Introduction et rondo capriccioso de Saint-Saëns, dont elle livre une version à la fois sensible et ardente, bien qu’un peu instable. Quelques célèbres pages dues à Gluck et à Massenet, augmentées de transcriptions empruntées à Casse-Noisette ou Samson et Dalila, dans des orchestrations souvent trop grandiloquentes (signées Michael Rot), trahissent encore une surenchère expressive, notamment par un vibrato trop ardent en regard de leur climat. A trop vouloir séduire, Bomsori y perd de son charme.

Jean-Michel Molkhou

IMOGEN COOPER

PIANO

« Le Temps perdu… » RAVEL : Valses nobles et sentimentales. Sonatine. LISZT : Les Jeux d’eaux à la Villa d’Este. Rhapsodie hongroise no 13. Réminiscences de Lucia di Lammermoor. FAURÉ : Thème et variations. RESPIGHI : Notturno.

Chandos. Ø 2021. TT : 1 h 23’.

TECHNIQUE : 3,5/5

Sous l’égide de Proust, la pianiste anglaise nous mène dans les dédales secrets du souvenir, retrouvant des pièces apprises durant sa jeunesse mais qu’elle ne joua jamais en concert. Un portrait d’elle, à quatorze ans, orne la couverture ; on la voit au piano, lors d’une audition au conservatoire de Paris. Commencer par les sonne comme un clin d’oeil à son professeur, Jacques Février, interprète notoire de Ravel. On déchante dès les premières mesures, trop lâches rythmiquement, et sans la vigueur espérée. Les accords manquent ensuite de netteté (à 1’ 11). Il faudrait plus d’aisance, d’éclat, mais aussi de fluidité et de luminosité pour distiller la magie de l’oeuvre. Abordés trop lentement, les perdent une partie de leur fulgurance, la , quant à elle, ne possédant pas le caractère fébrile des meilleures versions, dominées par celle d’Argerich (DG).

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