Kiev (Ukraine)
Envoyé spécial
C’était il y a sept mois, une éternité. Mais Vlad Dutchak se souvient parfaitement de ce 20 mai. Le ciel clair et doux, comme Marioupol peut en offrir au printemps. Ces soldats russes qui les fouillent, lui et ses compagnons d’armes pour beaucoup estropiés, avant de les conduire dans des bus. Et puis les ruines de cette usine sidérurgique, leur bastion pendant plus de deux mois, qui peu à peu s’éloignent. Vlad Dutchak fait partie des héros d’Azovstal, le complexe industriel de la ville portuaire dans lequel des centaines de combattants ukrainiens ont résisté lors des premiers mois de la guerre. Il est l’un des rares à pouvoir témoigner de ce morceau de bravoure. Après quatre mois de captivité, il a été intégré, fin septembre, à un échange de prisonniers avec Moscou. Seules quelques centaines, sur les quelque 2 500 défenseurs d’Azovstal, ont eu