Quelques heures avant notre entretien au siège de Microsoft à Redmond, au nord de Seattle, Tom Burt a envoyé à Kiev deux nouvelles alertes concernant des cyberattaques imminentes. C’est la routine pour ce sexagénaire calme qui gère la protection de l’Ukraine depuis le début de la guerre. Plusieurs fois par semaine, ses équipes signalent aux spécialistes ukrainiens qu’un groupe de hackeurs russes rôde autour d’une installation sensible.
Les attaquants sont toujours connus. Une nomenclature interne leur a même attribué les noms des principaux éléments chimiques: Nobelium vise par exemple les universités, Seaborgium les services de renseignements, Bromine le secteur de l’énergie. En ce moment, c’est le groupe Iridium qui concentre toutes les attentions car il cible les infrastructures critiques: centrales électriques, services publics, etc. « Toutes ces