peine le temps d’ouvrir son ordinateur et de boire un café que la capitale alsacienne – pardon, la capitale européenne – est déjà là. Il faut aujourd’hui moins de deux heures pour se rendre à Strasbourg depuis Paris ou Francfort, deux heures et demie depuis Zurich et quatre heures depuis Bruxelles. Autant dire un voyage des plus commodes au cœur de l’Europe pour les eurodéputés. Son statut de capitale européenne, lui, ne date pas d’hier. Strasbourg l’a vu très tôt se dessiner grâce à la détermination des instances politiques de l’aprèsguerre. Dès 1949, la cité va accueillir le Conseil de l’Europe, qui établit en 1950 la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, laquelle sera contrôlée par la Cour européenne des droits de l’homme, créée en 1959. Une audace pleine de symboles pour faire de Strasbourg un lieu de réconciliation, propice à faire oublier la stupidité du genre humain – l’argument avancé à l’époque –, mais (expression que l’on entend encore parfois!) à venir y passer un week-end. Et pas sûr que quinze ans de TGV aient vraiment modifié les mauvaises habitudes des Français, tandis que l’on entend volontiers parler allemand, italien ou flamand au cœur de la ville… À l’exception faite du mois de décembre qui, fort d’une tradition séculaire remontant au XVI siècle, attire les foules hexagonales à l’occasion du fameux marché de Noël désormais déployé dans le centre historique. Là encore, tout un symbole de convivialité pour cette ville, mais qui aurait tendance à occulter la dimension culturelle que Strasbourg porte en elle depuis des siècles.
Strasbourg Moderne par tradition
Dec 02, 2022
6 minutes
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits