« Si je devais ne citer qu'un seul nom, ce ne serait pas un écrivain russe mais le grand Custine (Astolphe Louis Léonor, marquis de Custine, de Tocqueville, il se décide à faire la même chose pour la Russie. Il part avec une bonne image du pays, y est bien reçu par le tsar et toute la noblesse francophone et francophile. Mais quand il arrive à Saint-Pétersbourg, il assiste dans la rue à une scène d'une grande violence: le cocher d'un carrosse fouette les gens pour se frayer un chemin. Un passant finit sous les roues du carrosse et personne ne s'en soucie. Il ressent alors cette forme de violence qui parcourt la société russe. Cette sensation de peur ne le quittera pas tant qu'il y séjournera. Je trouve fascinante cette manière qu'il a de raconter les scènes de cour, autour du tsar et de la noblesse, tout en montrant que c'est une façade derrière laquelle se cache quelque chose qui n'a rien à voir avec l'esprit européen des Lumières, une face sombre. Cette façon de l'observer, de le raconter et de transmettre cette sensation de peur et d'angoisse permanente m'a frappé. J'ai ressenti un sentiment similaire, à plusieurs reprises, deux siècles plus tard. Évidemment, ce n'est pas une vision globale de la Russie, mais je trouve que cet aspect de son livre, est passionnant. »
« BIEN REÇU PAR LE TSAR »
Nov 28, 2022
1 minute
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