usqu'au début du XIX siècle, la littérature russe est didactique et édifiante, essentiellement transmise par un clergé soucieux de fournir à ses ouailles de pieux modèles de vie chrétienne. Elle est faite d'homélies, de récits hagiographiques et historiques rédigés en slavon, une langue d'église issue des dialectes bulgaro-macédoniens de Salonique. Le véhicule des contes, poésies et drames est oral, à de rares exceptions près, tel le (« L'Alexandria » dans sa version slave du XIV siècle), qui fut l'un des livres les plus répandus au Moyen Âge. Jusqu'à la fin du XV siècle, le joug mongol isole la Russie des courants humanistes de la Renaissance. L'Europe des Lumières fait certes une entrée fracassante à la cour de Pierre le Grand, mais elle tend à soumettre la littérature russe à la dictature de la raison. Sous l'influence de Voltaire, les tragédies d'Alexandre Soumarokov ou de Yakov Kniajnine sont des pièces philosophiques. Elles vantent la vertu civilisatrice des tsars et des impératrices, ces despotes éclairés que célèbrent les odes solennelles de Mikhaïl Lomonossov (1711-1765), un brillant polymathe qui travaille d'arrache-pied pour réformer la langue slavo-russe.
L'âge d'or À LA SOURCE FÉCONDE DU ROMAN RUSSE
Nov 28, 2022
3 minutes
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits