Du 7 au 19 décembre 2022 se tient, à Montréal, au Canada, la 15e Conférence des parties contractantes à la convention sur la diversité biologique. Les gouvernements du monde entier se réunissent pour répondre à une crise au moins aussi importante que la crise climatique : l’effondrement de la biodiversité. Tous les signaux sont en effet au rouge et indiquent qu’une nouvelle extinction de masse a commencé. La première à laquelle l’humain assiste… et peut-être la dernière.
Pour les spécialistes de la biodiversité, le diagnostic ne fait plus de doute. En 2019, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) publiait son premier rapport sur l’état de la vie sur notre planète. Rédigé par 150 experts issus de 50 pays, il faisait la synthèse de 15 000 publications scientifiques. La conclusion est sans appel : la biodiversité décline à un rythme inédit dans l’histoire humaine. Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20 %.
En octobre 2022, le WWF (Fonds mondial pour la nature) publiait dans son rapport les résultats des calculs de la Société zoologique de Londres. En prenant en compte les données scientifiques concernant 32 000 populations représentant 5 230 espèces d’animaux, il concluait que les populations de vertébrés avaient chuté de 69 % entre 1970 et 2018.