Question de Pénélope Gleyze, Paris (75)
“Si l’on parle d’un changement de climat du jour au lendemain, non, c’est irréaliste”, tranche Didier Swingedouw, climatologue à l’université de Bordeaux. Le climat terrestre est régi par de grands paramètres : la distance de la Terre au Soleil, sa trajectoire orbitale, la présence d’atmosphère et d’eau liquide… Or ces paramètres ne changent pas subitement ! Même les grandes catastrophes semblent n’avoir qu’un impact localisé et limité dans le temps. Par le passé, une baisse de l’activité solaire, potentiellement associée à des éruptions, a par exemple provoqué un petit âge glaciaire entre le XIVe et le XIXe siècle. Mais cela s’est soldé par une baisse de moins de 1°C des températures moyennes seulement.
Une question d’échelle de temps
La météorite de Chicxulub et les coulées de lave des trapps du Deccan, à l’origine de la disparition des dinosaures non aviens, auraient eu un impact plus important : l’une des modélisations les plus extrêmes – non confirmée à ce jour – envisage une chute de 28°C en trois ans, suivie d’un retour de Roland Emmerichqui imagine l’installation d’une ère glaciaire en quelques jours à peine ! En réalité, astéroïdes exclus, les changements climatiques extrêmes ne sont pas “soudains” à l’échelle d’une vie humaine mais… à l’échelle géologique ! assène Ludovic Ravanel, de l’université Savoie Mont Blanc. En effet, la température globale devrait progresser de 3 à 4°C en 200 ans. Soit 100 fois plus vite que lors de la dernière déglaciation, il y a 20 000 ans ! Entre une période glaciaire et interglaciaire, les températures globales augmentent d’environ 5°C en… 10 000 ans.