erra », le thème de la 6e édition de la Triennale d’architecture de Lisbonne, pourrait sembler banal de prime abord. Mais c’est précisément dans cette apparente banalité, cette simplicité et cette modestie – y (1977), qui est la plus réussie. Les deux commissaires chiliens, la curatrice Pamela Prado et l’architecte Pedro Ignacio Alonso, ont invité de jeunes studios d’architecture à exposer et concevoir des installations – la voix la plus directe pour permettre aux visiteurs non professionnels de faire l’expérience physique de l’espace et de la matière. L’artiste Lara Almarcegui, connue pour son travail sur les zones de transition et les sites oubliés en périphérie des villes, a créé un empilement de 140 m3 de liège, un matériau naturel dont le Portugal est le principal producteur et dont on redécouvre les qualités isolantes. De son côté, Nuno Vasconcelos (de l’agence Doing) a réalisé un long banc en terre excavée récupérée sur des sites de construction locaux. Une collaboration naturelle avec le collectif belge BC Architects, qui expose également le fruit d’une recherche menée avec Atelier Luma: des carreaux en terre et poudre d’algues dont les nuances feraient tourner la tête de Peau d’Âne. Et si le pragmatisme utopique n’était plus un oxymore?
