À PARTIR DE 300€
n 1946, la France sort tout juste de la seconde guerre mondiale. Tout est à reconstruire, l’essence est rationnée, le parc de véhicules motorisés fatigué. Si beaucoup d’automobilistes rêvent bientôt de Citroën 2CV et autres Renault 4CV, nombreux sont ceux qui ne peuvent se les offrir. Le salut passe alors par le cyclomoteur, catégorie créée en 1943 qui désigne les deux-roues de moins de 50 cm. C’est entraînant la roue avant au moyen d’un galet. Le concept va perdurer, avec quelques perfectionnements minimes, histoire de ne pas laisser la concurrence prendre trop d’avance. Embrayage à l’automne 1959 (modèle 1700), cadre embouti et frein arrière à tambour (jusqu’ici, il était assuré par des patins, comme à l’avant) en 1963 (modèle 3300 avec nouveau cadre boulonné) et moteur plus puissant (0,8 au lieu de 0,4 à 0,5 ch!) sur le plus célèbre d’entre eux, le 3800 (apparu en 1966 et passé à 49 cm), celui de ces pages. Dans cette configuration, sa carrière va durer jusqu’en 1988 avec, comme atout principal, un sens aigu de l’économie.À l’image de la 2CV, il conserve un énorme capital sympathie, grâce à une allure et une sonorité reconnaissables entre mille. Il fait pour ainsi dire partie du patrimoine français. Il est peu coûteux – une enveloppe de 300 € suffit à s’offrir un exemplaire en bon état, d’autant que l’on en trouve encore au fond des granges, attendant une remise en état. Une opération à la portée de tous, car pièces et aides techniques pullulent. Facile à entretenir, il a le profil du compagnon de balade idéal. Pour aller chercher le pain occasionnellement, et par beau temps! Car, sous la pluie ou en montée, il est invivable. Mais c’est un engin attachant qui vous donnera le sourire à chaque sortie. Pour le novice, mieux vaut s’en tenir aux derniers modèles, au moteur moins mou et dotés de freins presque décents. Ça tombe bien, ce sont aussi les plus répandus. Toutefois, même avec un Solex 3800, la première balade réserve son lot de surprises…