Existe-t-il lecture plus lénifiante que celle d’un amendement parlementaire ? A l’exception d’un manuel de droit fiscal, on ne voit guère. Ces textes ont vocation à intégrer notre droit et non à amuser la galerie. Enfin, presque tous. Cet été, les députés de La France insoumise ne souhaitaient pas s’embarrasser de contraintes juridiques. Lors de l’examen du projet de loi Pouvoir d’achat, ils ont déposé un amendement (leur premier de la législature) pour renommer la prime Macron en « prime enfumage », eux qui préféreraient une augmentation du smic. Succès médiatique garanti. Pour la crédibilité, c’est une autre affaire. « C’était complètement con », admet un pilier de la formation de Jean- Luc Mélenchon.
Ce député le sait, jamais une Assemblée nationale n’a été aussi scrutée. Faute de majorité absolue, chaque vote est une bataille épique. Les scrutins se jouent à une ou deux voix près, la présence dans l’hémicycle est décisive. Les députés du parti présidentiel doivent justifier chaque absence et ne comptent plus les messages WhatsApp les intimant de rejoindre leur siège. Influents, et infantilisés : ce n’est pas le dernier paradoxe de la chambre basse. « Le roi Macron est nu. Le Parlement est de retour ! », entendait-on au lendemain des législatives. Ringardes, les interventions présidentielles. La Chaîne parlementaire