À juste titre
'est à la toute fin d' que l'on trouve toute la raison d'être de ce roman. À savoir une photo en noir et blanc, le portrait » ayant, peutêtre, croisé la route d'Albert Camus, lorsque ce dernier traversa la Kabylie en 1939. Mais, à travers le destin de son géniteur, le fils cherche aussi, surtout, hors de « », à revenir sur « ». En novembre 1962, Mohaïd-Saïd (en outre, petit-fils d'un soldat décédé dans les tranchées, à Verdun) prit la direction de la France et, six ans plus tard, rejoignit la Société métallurgique de Normandie, qui lui attribua une carte d'ouvrier, avec la seule inscription « Saïd » et la fameuse photographie. Ce sera son unique titre officiel. À ce document, l'auteur en fait répondre d'autres, des années plus tard – ceux qu'il a dû fournir à l'administration pour que son nom de naissance, « Hamid Aït-Taleb », laisse place à « Xavier Le Clerc ». Pourquoi ce changement? Surtout, que signifie-t-il, tant au niveau de l'identité individuelle qu'à titre sociétal? Là réside tout l'enjeu de ce bref et intense récit, à l'écriture sèche et ténue, qui, au-delà de l'évocation des silences du passé et des rapports entre deux pays, nous parle frontalement, intelligemment de la dignité et de l'intégration. De la discrimination et de la reconnaissance.