« Dans notre société cartésienne, il nous faut un monstre auquel on peut croire »
S'il ne rechigne jamais à recruter des tueurs en série, si les scènes de crimes qu'il invente donnent toujours froid dans le dos, Maxime Chattam n'est pas un auteur de thrillers comme les autres, et cela se lit dès le premier chapitre de son dernier roman, La Constance du prédateur où une infirmière réfléchit à sa passion pour les pires spécimens criminels… Les pages suivantes révéleront un terrible cimetière collectif enfoui au fond d'une mine, une série d'enlèvements menés avec un effrayant professionnalisme, et toute la petite société policière réunie par l'affaire, avec ses rivalités, ses béguins, ses mutations, ses nouvelles technologies. Au centre, on retrouve l'héroïne récurrente de Chattam, Ludivine Vancker. Après s'être voulue forteresse imperméable au mal qu'elle a fait profession d'affronter, Ludivine a appris à identifier et à accepter ses faiblesses. Reste à savoir si cela suffira… D'autant que Chattam sait ajouter des énigmes aux énigmes – ou plutôt, il sait nous montrer une petite partie d'un vaste paysage et attendre le bon moment pour révéler le reste, morceau par morceau. Et surtout, il sait doubler son intrigue d'une réflexion sur celle-ci. Qu'est-ce qui provoque le surgissement du mal chez un être humain? En quoi la nécessité d'étudier les manifestations du mal pour l'affronter nous met-elle en danger? Toutes ces questions sont posées dans le fil de la narration – ce thriller reste un excellent divertissement, écrit avec ce qu'il faut d'efficacité et d'émotion – mais elles persistent dans nos têtes une fois la dernière page tournée. Ce prédateur est décidément bien constant…
Maxime Chattam est un auteur à succès – depuis son premier livre publié, L'Âme du mal, en 2002, il a enchaîné les best-sellers. Un auteur heureux? Certes, sa grande et confortable maison de Lamorlaye – où il nous a gentiment reçus – témoigne de son exceptionnelle réussite. Mais à voir son bureau, sa collection de dés de jeux de rôle, ses crânes de monstres de cinéma, son étonnante documentation, son ordinateur dévolu aux jeux, on comprend qu'il poursuit des obsessions plus que des à-valoir. Il faut être hanté par bien des spectres pour écrire ce genre de livre. Maxime Chattam a accepté de nous en révéler quelques-uns.
La montre dès le début une infirmière, future victime, qui nourrit une passion pour les . Pourquoi avez-vous
