ourde tâche que celle d'adapter à l'écran les écrits de William Gibson, pape du cyberpunk à qui l'on doit notamment le culte . C'est pourtant le défi relevé avec un certain brio par . Adapté du reprend les codes du film de braquage pour les mêler aux obsessions de son auteur. On y suit les aventures de Flynne, jeune Américaine qui, dans un futur pas si lointain, participe à des aventures virtuelles rémunérées afin de payer le traitement de sa mère gravement malade. Sa dernière mission la plonge dans un Londres futuriste où elle doit dérober un mystérieux objet. Rapidement, la jeune femme découvre que le monde dans lequel elle est plongée n'est peut-être pas si virtuel que ça et que de mystérieuses forces sont lancées à ses trousses. Ce qui impressionne d'emblée avec , c'est sa déconcertante facilité à pouvoir rendre accessible un matériau de base pourtant peu aisé pour les profanes. Il faut dire qu'on retrouve au générique un nombre impressionnant de talents: de Scott Smith, auteur d' (adapté au cinéma par Sam Raimi en 1998) qui fait ici ses premiers pas en tant que showrunner, au réalisateur Vincenzo Natali qui avait signé en 2006 une brillante adaptation officieuse de William Gibson avec l'intrigant , en passant par Jonathan Nolan, frère de Christopher, et habitué des univers SF dystopiques puisqu'on lui doit la série . Autant de grands noms qui connaissent leur sujet sur le bout de doigts et savent combien il est important de rendre un récit tangible pour mieux captiver le spectateur. Pari réussi tant le résultat sait se montrer passionnant malgré son intrigue complexe aux multiples ramifications. Équilibrant parfaitement logorrhées explicatives et scènes d'action trépidantes, questionne malicieusement notre rapport au temps et à la technologie sans jamais se montrer rébarbatif. Les fans de seront aux anges, les autres devraient grandement apprécier cette nouvelle plongée dans les arcanes d'un sous-genre de la SF qui n'a pas fini de révéler tous ses secrets.
