l existe, dans l’est de la France, un champ imaginaire méconnu, capable d’essaimer ses fruits aux quatre coins du globe. À y regarder de plus près, ce sont même plusieurs univers qui se télescopent en rive de Rhin, oscillant sans ciller du plus sombre au plus féerique, duselon John Howe aux anti-contes pour enfants de Tomi Ungerer. Ce champ, c’est celui de l’illustration, dont Strasbourg est patiemment devenu l’épicentre depuis que Gutenberg y imagina l’imprimerie à caractères mobiles, au XVsiècle. Du livre à la typographie, de la typographie à l’image, de l’image à l’affiche, les encres se sont étirées, elles ont vogué sur le papier, pris forme, pour figurer des personnages, des paysages… et des narrations. C’est notre imaginaire collectif qui s’est bâti à bas bruit, sous la main
