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« Je n’arrêterai jamais d’être actrice »

Audrey Tautou a tant la réputation de fuir sa notoriété qu’on a presque envie de s’excuser d’être là.

Je savais ce qui se disait : elle avait disparu du monde du cinéma, refusait tous les rôles, s’était soustraite aux regards. Et je m’interrogeais sur ses raisons : lassitude d’être réduite à la candeur iconique d’Amélie Poulain ? Ennui face à un milieu qui ne l’amusait plus ? On murmure aussi que, secrète et fragile, cassée par les paparazzis, elle n’en pouvait plus d’être reconnue dans la rue. Bref, la rançon du succès. Un burn-out de star.

Elle est pourtant là, chevelure bouclée, posant sous des projecteurs en short et cuissardes, aussi frêle qu’il y a vingt ans. « Un elfe », comme dit joliment le réalisateur Jean-Pierre Jeunet qui lui a offert une aura internationale grâce au Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001). Elle plaisante avec le photographe, s’assied, se redresse, lève le menton, sourit quand il faut, ça n’a pas l’air de lui peser. Elle va se changer, passe sur ses talons de 12 centimètres devant l’écran de retour, aperçoit son image : « On dirait Dani », glisse-t-elle en s’amusant, avant de lancer un regard pétillant vers l’équipe d’AMI, la marque qui l’habille aujourd’hui et l’a remise en lumière le 23 juin dernier. C’était le premier défilé de mode de sa vie. Et là, dans deux minutes, à l’issue de la séance photo, ce sera son premier long entretien depuis... depuis combien de temps, au fait ? Que va-t-on célébrer avec elle, un vrai retour à la lumière ou une apparition éclair ?

Alors que je l’attends dans la chaleur de cette fin d’été, sur la terrasse du studio photo, me reviennent les éloges délivrés par les réalisateurs qui l’ont fait jouer. « Elle est lucide, autonome, précise, pleine d’esprit, c’est une bête de plateau », m’a assuré Pierre Salvadori, qui l’a dirigée dans trois films – il faut revoir (2018), où l’actrice endosse un petit rôle subtil et émouvant, l’un de ses derniers. « Elle pose peu de questions mais c’est toujours pertinent, elle est extrêmement intelligente », renchérit David Foenkinos, qui lui a donné le premier rôle de (2011). « Elle peut être drôle, tragique, technique, elle sait tout faire », ajoute Jean-Pierre Jeunet. Tous saluent son talent « hors normes », rêvent de la faire revenir au cinéma, comprennent mal qu’elle s’obstine à décliner les propositions. «

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