Développé déjà in utero, le sens de l’odorat, même s’il est plus ou moins aiguisé selon les personnes, est si naturel qu’on vit avec sans se poser de question, jusqu’au jour où il nous fait douloureusement défaut. C’est cette maman qui ne sent plus l’odeur de ses enfants, cet homme âgé qui n’a plus aucun plaisir à manger car sa perception des arômes s’en trouve modifiée, ou encore cet étudiant qui a perdu l’appétit et le goût de vivre car il ne perçoit plus ni odeur ni saveur.
Différentes maladies peuvent s’accompagner d’une perturbation (dysosmie), voire d’une absence d’odorat (anosmie). Au détour d’une infection comme la grippe ou le Covid, certaines personnes se retrouvent ainsi transitoirement privées explique le Pr Jérôme Lechien, ORL à l’hôpital Foch (à Paris) et à l’hôpital EpiCURA (à Mons, en Belgique).Une chute qui a provoqué une lésion ou une section du nerf olfactif peut aussi être à l’origine d’un trouble de l’odorat. Enfin, l’anosmie est quelquefois le signe précurseur de maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer, démence à corps de Lewy), sans que l’on sache encore l’expliquer.