Des « scrollers » qui parcourent plus de distance avec leur pouce qu’avec leurs pieds ! Des « nomophobes » qui paniquent à l’idée d’être séparés de leur portable ! Des « phubbers » incapables d’écouter les autres sans consulter leur doudou numérique ! Des « athazagoraphobes », angoissés à l’idée d’être oubliés sur les réseaux sociaux ! Veuillez accueillir la génération Z, zombi-fiée par le smartphone que papa‑maman ont accepté d’acheter… « Mais où sont les enfants d’antan ? », nous chantent certains médias, sur l’air le plus anxiogène qu’ils puissent trouver. Dans La Fabrique du crétin digital (1), le chercheur et neurobiologiste Michel Desmurget écrit : « Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais, sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle. » Les écrans en général et le portable en particulier rendraient les enfants débiles, insomniaques et obèses. « Et maintenant, qu’est‑ce qu’on fait ? », a‑t‑on envie de répondre…
Montrer l’exemple
Dans son excellent essai, (2), Bruno Patino appelle à une : « Il faut mettre le poids d’une vie exemplaire dans les corrections qu’aux autres on veut faire. » Commençons donc par lever le nez de notre propre smartphone. C’est ce que fait Nathalie, avec sa fille de 13 ans : Il est vrai que le jeune cerveau est plus vulnérable que celui de l’adulte, plus sujet aux addictions et plus sensible au système de récompenses sociales véhiculé par les réseaux sociaux. Aujourd’hui, la course aux likes et aux abonnés est aussi attractive qu’un paquet de bonbons planqué en haut du placard. Le diabète affectif guettant les grands comme les petits, régulons ensemble notre taux de glycémie.