Les Arènes, 240 p., 24,90 €
Comment les attentats du 13 Novembre à Paris ont-ils été rendus possibles ? Qui a fait quoi ? Comment fonctionne une cellule terroriste qui porte la guerre au cœur d’une démocratie forte de services de renseignement et d’une police compétente et aguerrie ?, et K. Jackson, directeur d’études au Centre d’analyse du terrorisme, remontent la piste, recoupent les informations, publient des SMS, des conversations téléphoniques, des interrogatoires de suspects ou de familles. Des cartes, des faux papiers, des itinéraires compliqués permettent de comprendre que ce conflit se joue à l’échelle de l’Europe et du Moyen-Orient. Face à des terroristes prompts à exploiter chaque faiblesse, les services de police, sans coopération ni vigilance internationale, sont aveugles. Les reconstitutions des dialogues entre les protagonistes sont remarquablement amenées, si bien qu’on a le sentiment d’être assis dans la même pièce qu’eux à Mossoul, Bruxelles, Athènes ou Saint-Denis. Outre ce travail de documentation titanesque, le grand mérite de est de remettre en perspective un ensemble d’événements dont la trame n’est pas claire. Du départ en Syrie, en passant par les entraînements, les exécutions filmées, les attentats de , de Bruxelles puis de Paris, tout se tient, tout participe d’un plan d’ensemble que les auteurs rebâtissent pour nous avec intelligence et pédagogie. Enfin, le dessin de N. Otero, fondé sur une riche documentation photographique, trouve la juste distance entre récit glaçant et information. Voilà une lecture qui laisse effaré, une fois la dernière page tournée.