Tongyeong, ville rébus
et ne s'en trouver finalement pas plus mal. Ne rien comprendre à rien et trouver cela même revigorant. C'est l'état de renonciation joyeuse – comme si la ville nous donnait une drôle de leçon d'humilité et qu'on l'acceptait de bonne grâce –, dans lequel nous a mis Tongyeong, métropole moyenne du sud de la Corée du Sud, éparpillée à la diable sur des isthmes, des péninsules, des criques boisées, des chapelets d’îlets, depuis lesquels, par beau temps, on aperçoit un bout du Japon – la silhouette longiligne de l'île de Tsushima. Une géographie chérie des tacticiens militaires coréens, l'amiral Yi Sun-sin en tête, qui, au xvi siècle, depuis ces anses, remporta moult batailles contre l'ennemi nippon, et fit de la ville un lieu clé de l'histoire et du nationalisme coréens. Une géographie prisée, aujourd'hui, par les gens de Séoul, qui viennent là faire le plein d'air iodé, de panoramas, de dolce vita. Mais à nous, cette géographie de pays de cocagne ne s'est pas dévoilée comme ça. D'abord, évidemment, du fait de notre méconnaissance totale du coréen, la seule langue qui a cours ici
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