Il y a peu, le patron de Syngenta avait choqué en déclarant que la menace d’une crise alimentaire majeure devait nous inciter à renouer avec une agriculture intensive et à tout faire pour augmenter les surfaces cultivées, dénonçant au passage l’obsession des sociétés occidentales pour le bio. C’est un tout autre discours que nous tient le président de Bayer France, Benoît Rabilloud, pour qui « ce qui se passe en Ukraine ne changera en rien les tendances de long terme qui sont en train de transformer le monde agricole ». Ces évolutions favoriseront selon lui l’émergence de pratiques plus respectueuses de l’environnement, et amèneront les agriculteurs à utiliser de moins en moins de produits phytosanitaires. « C’est le sens de l’histoire », dit-il… Des propos qu’on ne s’attendait pas à entendre dans la bouche d’un des principaux acteurs de l’agrochimie.
Malgré le contexte compliqué et la flambée des prix de l’énergie, qui malmène D’abord au fait que notre groupe marche sur deux jambes, avec d’un côté l’activité pharmaceutique, de l’autre les produits destinés à l’agriculture. Autrement dit des métiers focalisés sur d’immenses défis de long terme, dépendant moins que d’autres des soubresauts conjoncturels. Même en période de crise économique, on aura toujours besoin de se nourrir et de se soigner.