Imaginez un peu : quand le patient arrive à l’hôpital, le laboratoire effectue sur-le-champ une biopsie de sa tumeur, puis l’analyse afin d’établir ses particularités génétiques et immunitaires. Fort de cette “carte d’identité moléculaire”, le cancérologue prescrit un ou plusieurs traitements adaptés, qui contreront à coup sûr tous les mécanismes de survie spécifiques à la tumeur du patient… Plus rien ne peut alors empêcher la guérison. Ce scénario idéal, c’est celui que tente d’atteindre la médecine personnalisée, le Graal de la lutte contre le cancer. C’est elle qui permettra enfin de dépasser le statu quo, où 50 % des cancers déjouent encore les traitements classiques, comme la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie.
Certes, ces vingt dernières années, des succès notables ont apporté un nouvel espoir dans la bataille menée par la médecine contre ce fléau. Notamment l’élaboration de médicaments spécifiques, comme ce fut le cas pour la leucémie myéloïde chronique, un cancer des cellules sanguines. L’affection est associée, dans 95 % des cas, à une anomalie