L’OFFICIEL: Quel était ton rapport avec Internet, à ses débuts?
La musique électronique a toujours été précurseur, a donné le ton de ce qui allait suivre sur les cinq ou dix ans. Si je fais de la musique électronique, c’est que je suis aussi un peu geek. Ce genre était décrié, on passait pour des fous. J’avais presque honte de dire à mes petites amies de l’époque que j’étais DJ, peur de passer pour un paria, voire un dealer! Quand les premiers sites de musique en ligne, comme Juno, Beatport ou Newlook, se sont lancés, tout le monde disait que ça ne marcherait pas, Selon lui, les rave parties étaient le dernier espace de liberté que la société ait connu. J’essaie d’être pédagogue, il n’est pas question de supprimer la vie physique, mais juste de proposer d’autres alternatives, d’autres possibilités de créativité, d’, de rencontres. Je ne suis non plus naïf, il y aura forcément de la centralisation dans le Web3, la décentralisation totale, comme l’histoire politique l’a montré, est impossible. Mais à ce jour, tout est encore possible dans le Web3, et l’utilisateur maîtrise totalement ses propres datas. Tu peux créer une oeuvre, et la laisser accessible à tout le monde. Les algorithmes du Web2 t’engagent sans cesse, pour te freiner ou te faire dépenser, pour te mettre dans un moule.