« On travaille toujours pour son successeur »
Revenons sur votre quinquennat. Rétrospectivement, on peut dire que la « politique de l’offre », c’est vous qui l’initiez, avec le pacte de compétitivité et le CICE. Votre mandat compte aussi la réforme Touraine sur les retraites et la loi El Khomri sur le travail. Même l’économiste libérale Agnès Verdier-Molinié…
[Plaisantant] Si ça va jusque-là…
… pointe, chiffres à l’appui, que vous êtes le meilleur élève des trois derniers présidents en termes de déficit public. Avez-vous le sentiment d’être un peu le Schröder de Merkel?
Si Schröder n’avait pas l’image qui est la sienne aujourd’hui, je pourrais sourire de. D’une certaine façon, tout président travaille pour son successeur. Il agit pour que le pays avance. Les réformes qui sont menées nécessitent un temps long pour être appliquées et ne portent leurs fruits qu’après son départ. Mais je ne revendique pas seulement la politique qui a effectivement amélioré l’offre et conduit, par-là même, à la baisse du chômage, mais a également réduit les déficits, limité la dette et assaini les comptes sociaux. Si ce bilan s’arrêtait là, certains pourraient me dire: « Finalement, vous avez été le bon élève de la classe et le dindon de la farce. Vous avez géré les affaires du pays – du capitalisme – au mieux. A quoi bon choisir la gauche si c’est pour simplement bien gérer l’Etat? »
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