Peintre, caricaturiste, dessinateur, philosophe, conteur, juriste, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822) avait tous les talents; c’est toutefois comme compositeur qu’il eût aimé passer à la postérité. L’Histoire sur ce point lui fit défaut, et préféra consacrer son génie littéraire. C’est que la musique, pour Hoffmann, fut moins un métier qu’une passion. Certes, il put pendant cinq ans officier comme maître de chapelle du théâtre de Bamberg (1808-1813), parenthèse dans une vie de juriste. Certes, encore, il composa quatre-vingt-cinq opus dont trente-quatre ont été conservés, notamment huit opéras et Singspiel. Mais autre chose l’attachait à la musique que le simple fait d’en écrire. La musique fut comme son démon. Il en examina inlassablement la nature, la puissance, et même le mystère.
Succès lyrique
Il ne faudrait cependant pas passer trop (1812) est un « grand opéra romantique » délaissant les rives du pour aborder celles de l’onirisme et de l’exotisme, où l’orchestration déploie des ressources nouvelles. , « opéra magique », connut un franc succès à sa création en 1816 et bénéficia en 1817 d’un article élogieux de Carl Maria von Weber, qui y vit l’opéra organique « que les Allemands veulent ».