mitri Alexeev édifiait entre 2008 et 2019 ce qui est seulement la troisième intégrale du piano de Scriabine sous les doigts d’un même interprète. Particulièrement comme des envoûtants concilie impétuosité et grâce, inquiétude ténébreuse et geste épique. Les et , dont la volatilité et l’exaltation se trouvent remarquablement mises en valeur, ouvrent de nouveaux mondes sonores. Moins visionnaire que d’autres, moins magicien des timbres aussi, Alexeev s’y révèle un guide sûr, notamment dans l’insaisissable , la plus sous estimée des cinq dernières. Les interprétations les plus récentes trahissent une certaine raideur, poèmes et danses se révèlent un peu avares en fantaisie, malgré de belles réussites (étonnant ). A noter que le périmètre de cette somme de haut vol est moins large que celui du coffret Decca: ce dernier prenait en compte des oeuvres de jeunesse sans numéro d’opus, notamment deux sonates. En dépit d’une captation parfois lointaine, les huit CD de la boîte Brilliant l’emportent sur l’intégrale de Ponti (Vox), trop clinquante du point de vue sonore, et celle de Lettberg (Capriccio), attachante mais inégale. La notice renferme de passionnantes considérations d’Alexeev sur l’histoire de l’interprétation scriabinienne, notamment par l’évocation de figures pianistiques méconnues en occident.
LES MONDES DE SCRIABINE
Aug 25, 2022
1 minute
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