Nouveauté
DIMITRI CHOSTAKOVITCH
1906-1975
Les deux concertos pour violon.
Alina Ibragimova (violon), Orchestre symphonique d’Etat de Russie « Evgueni Svetlanov », Vladimir Jurowski.
Hyperion. Ø 2019. TT : 1 h 11’.
TECHNIQUE : 5/5
Enregistré par Erdo Groot en février et novembre 2019 à la salle Tchaïkovski et au Musée de la Nouvelle Jérusalem à Moscou. Belle définition des timbres et luminosité des matières sonores, dans un espace ample. Le violon se détache légèrement au premier plan sans jamais perdre le lien qui l’unit à l’orchestre.
Alina Ibragimova n’entend pas concurrencer Oïstrakh ou Kogan dans leur vision apocalyptique du en mineur (1947-1948, créé en 1955), ni même Tetzlaff et Zimmermann dans leur approche davantage abstraite et expressionniste. Elle livre de cette ambitieuse « symphonie concertante» (Chostakovitch) une vision intériorisée, d’une continuité dramatique tour à tour glaçante et bouleversante. Usant de timbres soyeux et d’un lyrisme à la fois dense et linéaire, elle développe des phrasés très personnels qui respirent l’équilibre, la profondeur et la pudeur des émotions. Vladimir Jurowski offre à sa soliste un soutien transparent et énergique, rude à bon escient. L’ex-phalange de Svetlanov, si elle n’est pas la plus rutilante initial, à peine contrarié par les maléfices rageurs du scherzo, se prolonge et s’amplifie dans les longues lignes de la du troisième mouvement, parsemées de détours flamboyants. Alina Ibragimova ose – c’est une première au disque – l’enchaînement original entre la cadence et le début du finale, révisé par le compositeur à la demande d’Oïstrakh, dédicataire des deux concertos.
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