Diapason

Nouveauté

ANTON BRUCKNER 1824-1896

Symphonie no 3.

Wiener Philharmoniker, Christian Thielemann.

Sony. Ø 2020.TT : 1 h 01’.

TECHNIQUE : 2,5/5

Enregistré en novembre 2020 dans la Salle dorée du Musikverein de Vienne par Christian Gorz. La dynamique étendue ne compense pas une palette de couleurs étonnamment restreinte. Elle privilégie souvent l’effet de masse au détriment des plans sonores, insuffisamment définis. L’image générale manque ainsi d’ampleur et de relief.

Après une   libérée de toute componction ( ), Christian Thielemann livre le deuxième volet de son intégrale viennoise. Optant à raison pour l’édition Nowak de 1877, le directeur musical du Festival de Bayreuth relativise l’hommage à Wagner que l’œuvre est censée représenter. Recul esthétique par rapport à l’agreste et surtout stellaire , la gagne à voir ainsi tenu à distance son encombrant dédicataire. Face à des Wiener Philharmoniker qui lui mangent littéralement dans la main, Thielemann ne tombe pas pour autant dans une analyse stérile. Contrecarrant la massivité souvent trop mise en avant des blocs thématiques, l’allègement relatif du son et l’aération des textures confèrent au premier mouvement un allant ferme qui ne doit pas grand-chose au tempo proprement dit, plutôt mesuré. Les phases de détente accompagnent et alimentent le flux au lieu de l’interrompre, rapprochant avec à propos et discrétion l’œuvre de la . L’ abandonne, lui, ses allures de thrène au profit d’une narration qui respire autant qu’elle insinue et évoque davantage Schubert que Wagner. Thielemann et les Viennois soulignent) du avec une décontraction feinte. Le Trio entre en scène sans effraction et dispense une pastoralité haut-autrichienne où passent de manière furtive quelques lueurs d’effroi. S’il ne peut faire totalement oublier les redondances et la pompe du finale, le chef berlinois en organise les épisodes avec sûreté, un flegme qui est tout sauf de l’indolence. Son pari d’aborder l’œuvre légèrement de biais et non de manière frontale, sans rien lui enlever de son assise, est magistralement tenu. Thielemann rejoint ainsi au sommet Böhm (avec Vienne déjà, Decca), Celibidache (Munich, Warner) et Sinopoli (Dresde, DG). Dommage, toutefois, que la prise de son ne hiérarchise pas davantage les plans.

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