44 millions de résistants
Il a 12 ans et une bonne petite bouille d’ange. Sur les murs de sa chambre, à Lviv, Oleksa, un passionné de foot, avait accroché ses trésors: des maillots signés par des footballeurs célèbres – celui de l’international ukrainien Marlos est le clou de sa collection – et des gants de gardien. En juillet, Oleksa repère l’appel de Kristina sur une plateforme de collecte de dons. La jeune femme veut offrir à l’armée un drone d’observation, dont les soldats ukrainiens ont tant besoin pour ajuster leurs tirs. Le gamin n’hésite pas: il vend sa collection aux enchères. Grâce à lui, 3 000 euros sont récupérés et Kristina a pu remettre le drone, acheté en Estonie, à Volodymyr Rashchuk, un chef de bataillon, avant qu’il ne reparte sur le front.
« Que veux-tu faire plus tard? » Il y a encore quelques mois, Oleksa aurait sans doute, comme tous les enfants du monde, répondu « footballeur ». Aujourd’hui, il veut juste avoir droit à un avenir. Et pouvoir vivre libre dans son pays. Ce rêve, c’est, aussi, celui de notre courageux soldat, Volodymyr, un colosse de 35 ans qui a mis entre parenthèses sa carrière d’acteur pour prendre les armes dès le premier jour de la guerre (voir page 28). Ou de Kristina, qui tremble tous les jours pour ses parents, restés sous les bombardements russes dans la région de Donetsk (elle l’a quittée en 2014 pour se réfugier à Kiev).
Des centres de réfugiés partout se ressent cette même énergie, cette ferveur existentielle. Pour tous, un seul but: défendre leur pays contre l’agresseur russe qui a décrété, en bafouant tous les droits humains, que 44 millions d’Ukrainiens, pourtant indépendants depuis trente et un ans, n’étaient pas souverains dans leur propre pays.
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