EDDY BAUER
Payot, 1947 (rééd. 1962)
Malgré la « haute valeur historique » louée en préface de l’ouvrage par le futur maréchal de Lattre de Tassigny, tout ou presque est à revoir dans ce livre. Et pour qui polluera plus tard l’historiographie occidentale de la guerre: les fautes, les lacunes, les limites allemandes autant que celles des Alliés sont montrées, tandis qu’à l’inverse le talent soviétique en 1944-1945 est bien mis en avant, ce qui est à souligner tant Bauer manque d’informations précises sur une Armée rouge qu’il réduit souvent à sa masse. Au fil d’un récit de plus de 600 pages, publié selon les versions en un ou en deux volumes – sous-titrés et – et servi par une plume élégante, la guerre terrestre européenne avec son extension nordafricaine prend alors vie dans un récit lumineux, dont le fil conducteur est la mécanisation de la guerre et son impact sur les opérations militaires. mérite encore, soixante-quinze ans après sa parution, d’être considéré comme un chef-d’oeuvre de vulgarisation militaire.