Amélie Nothomb, l’enquête inédite : plus wallonne que japonaise
IL Y A QUELQUES ANNÉES, alors qu’elle est déjà une romancière connue et reconnue, Amélie Nothomb est invitée à une soirée au Théâtre Poème de Bruxelles. Le lieu, aujourd’hui fermé, est célèbre pour la qualité de ses échanges littéraires. Mais ce soir-là, les intervenants qui se succèdent ne sont pas tendres avec elle. Est-ce sa jeunesse ? Le fait qu’elle soit une femme ? Son nom ? Son style jugé trop accessible ? Ils opposent volontiers les romans de la jeune femme à la « vraie littérature ». L’un d’eux laisse même entendre qu’elle se serait fortement inspirée d’un de ses ouvrages. Amélie Nothomb serre les dents. De son milieu familial, elle a appris à être polie en toutes circonstances, même les plus désagréables. Elle n’ose pas rétorquer que le plagiat est impossible puisqu’elle n’a pas lu le livre en question, mais elle en garde une blessure. A l’égard de la Belgique, toute l’ambivalence d’Amélie Nothomb est là. L’aimer, la détester. S’en éloigner pour mieux y revenir. La défendre pour mieux s’en moquer.
Longtemps, l’écrivain s’est rêvée japonaise, au point d’en faire le lieu de sa naissance dans les biographies qu’elle maîtrise et de s’en inspirer dans plusieurs de ses romans, , ou . Un Japon de l’enfance, des années d’avant l’agression sexuelle à l’âge de 12 ans qui vont la conduire à l’anorexie, puis à l’écriture. « Oui, le Japon, c’était le chez-moi
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