Dissection poétique

aisser la garde, abandonner le repos des repères et accepter de pénétrer dans un univers fantasmagorique peuplé de bébés flottants et de cadavres visqueux. L’œuvre poétique de Laura, déroutante anthologie de poèmes publiés depuis 2014 dans diverses revues. L’autrice marseillaise de 36 ans y donne à voir l’hypnotique gamme de ses obsessions - fœtus, aiguilles, déchirures, « » - et construit un monde ultra-incarné et menaçant. Si à tort « », la lecture nous ramène ici au plus près du trouble surnaturel et brut qui habitait aussi , premier roman très réussi de l’actuelle pensionnaire de la villa Médicis. Jaillissements intérieurs et intenses couches de réels se distordent, s’accrochent et s’infiltrent alors en une série de rythmes lancinés et décalages tranchants. « », demande l’habitacle percutant de ses mots où « ». La voracité de sa langue donne à chaque page la force d’un muscle tendu, sur le point de se rompre: « ».