Newsha Tavakolian par Sandra Calligaro
"J’ai découvert le travail de Newsha Tavakolian avec sa série. Dans ce projet, la photographe s’inspire de l’album photo de famille iranien traditionnel pour chroniquer le quotidien de la classe moyenne, toutes générations confondues. On y voit des portraits, des bribes de la ville de Téhéran,” Au tournant des années 2010, au moment où je découvre son travail, je travaille moi-même sur les classes moyennes en Afghanistan, avec mon projet Afghan Dream. Plus qu’inspirée par son travail, je suis avant tout confortée dans une certaine manière de travailler, de mixer journalisme et création artistique : il y a une dizaine d’année, ce style documentaire était encore en marge. Je suis française : à la différence de Newsha, je ne peux pas montrer la société afghane comme si j’étais moi-même une Afghane, actrice de sa société civile. Toutefois, j’habite à l’époque l’Afghanistan depuis plusieurs années, je suis suffisamment familière de ce pays pour vouloir m’affranchir des clichés et avoir envie de montrer autre chose de l’Afghanistan que ses hommes enturbannés, ses femmes en burqa bleu électrique et ses champs de pavot. J’ai voulu présenter les Afghans – les “Kaboulis” de la capitale plus précisément – de la manière la plus ordinaire possible, dans des situations qui les rendent proches du spectateur et aller ainsi à contre-courant de la majeure partie des images véhiculées dans la presse, principalement focalisées sur le sensationnel du conflit.”
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