Les Moghols sont une peuplade de conquérants turco-mongols musulmans venus d’Asie centrale au XVIe siècle. À son apogée, au début du XVIIIe siècle, l’Empire moghol contrôle la totalité du sous-continent indien, pointe sud exceptée.
"Il vient du Nord de l’Inde, je crois… Probablement sikh. Ils étaient les plus formidables des guerriers. » Ainsi parle le lieutenant Marla McGivers, historienne à bord du vaisseau spatial Enterprise, à propos de Khan Noonien Singh, un superméchant génétiquement programmé dans Star Trek II: la colère de Khan, de Nicholas Meyer sorti en 1982… Les sikhs pourraient certes s’offusquer du diplôme de férocité que leur décernent les scénaristes d’Hollywood. Mais voilà, cette image de super guerriers reconnus jusqu’à la « frontière de l’infini » n’est pas pour leur déplaire, explique Gajendra Singh, historien à l’université d’Oxford et spécialiste de l’armée indienne dans l’Empire britannique: « Aucune identité martiale n’a perduré aussi longtemps que celle des sikhs du Penjab. Elle imbibe chaque jour leurs actes et leurs paroles. »
Les chiffres plaident pour cette vision guerrière. Les sikhs ont servi de réservoir privilégié pour les recruteurs de Sa Majesté: au début de la Grande Guerre, par exemple, ils constituent 20 % de l’armée britannique des Indes. Aujourd’hui, ils continuent à jouer un rôle disproportionné dans l’armée indienne: ils y représentent entre 10 % et 15 % des effectifs (13 % selon Gajendra Singh) et occupent 20 % des postes d’officiers, dont celui de commandant en chef, le chef d’état-major Bikram Singh, quand leur poids démographique à l’échelle de la fédération est inférieur à 2 %.
Une religion incarnée dans un « peuple »
Les sikhs, un « peuple » guerrier, donc? Sans doute, mais pas plus que les autres. L’appartenance ethnique, siècle au Penjab avec Nanak (1469-1539), premier gourou d’une lignée de dix, qui prêche l’unicité de l’humanité, quelles que soient les convictions de chacun. Le terme sikh vient d’ailleurs du sanskrit « disciple ». Dans cette branche issue de l’hindouisme, pas de prédominance de castes (bien que le système survive), mais l’insistance sur la nécessité de faire le bien et d’être généreux envers les moins fortunés considérés comme des égaux. Ainsi, les temples distribuent-ils gratuitement la nourriture à tous, sans distinction de religion. Et les femmes, « privilège » appréciable, ont le droit d’hériter de la terre et de se remarier plutôt que d’être immolées avec leurs défunts maris comme le veut alors la tradition. Dans cette religion plutôt progressiste pour l’époque, rien ne favorise encore la vertu militaire.
