Le cadeau du ciel
En déambulant à travers les ruelles ombragées des hutong à la découverte des siheyuan, les pittoresques maisons datant pour certaines du début de la dynastie impériale des Yuan quelque huit cents ans plus tôt, Carole ne pouvait s’empêcher de penser à Charles.
Il aurait dû être à ses côtés. Mais depuis leur arrivée à Pékin, c’était en compagnie d’Arnault et de leur très volubile guide chinois, Wen, qu’elle découvrait les merveilles de la capitale de l’empire du Milieu.
Elle soupira en jetant un regard vers le ciel. Au-dessus de Pékin flottait un magma de pollution blanc sale. Il descendait si bas que les sommets des nombreuses tours semblaient avalés par lui.
Cela donnait à la ville une lueur glauque qu’une chaleur poisseuse empirait. Carole se sentait dans le même état de malaise, un sentiment de frustration mêlé à la colère. Où étaient les couleurs de la fête que Charles lui avait promise ?
C’est avec lui qu’elle aurait voulu parcourir ce vieux quartier de la ville ! C’était lui qu’elle aimait et c’était dans ses bras qu’elle voulait être ! Juré, ils passeraient toutes les nuits ensemble, avait dit Charles qui l’avait fait passer pour son assistante pour justifier sa présence. Mais chaque soir, il ne lui offrait que des étreintes fugitives avant de retourner dans sa chambre, comme un voleur.
Dès le lendemain de leur arrivée, ce séjour idyllique avait tourné au cauchemar. Charles lui avait annoncé qu’il ne pourrait guère l’accompagner dans sa découverte de la ville. Le programme de conférences qu’il devait donner était bien plus soutenu qu’il ne le pensait. Impossible d’y échapper. Arnault s’était proposé pour le remplacer. Charles semblait ravi : – Parfait ! Je suis certain que vous vous entendrez bien tous deux. – Ce sera un plaisir, avait répondu Arnault en se tournant vers Carole. Elle lui avait rendu son sourire, en cachant
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